Les concours bancaires en faveur des entreprises non financières se renforcent, tirés principalement par les sociétés privées. Les prêts accordés à ces dernières se sont appréciés, en glissement annuel, de 9,2% à fin juillet, pour atteindre un encours de 390,92 milliards de DH. Au total, à fin juillet, le crédit bancaire a gagné 5,8%, en glissement annuel, atteignant un encours de 946,11 milliards de DH, selon les indicateurs de Bank Al-Maghrib (BAM).  Cette dynamique est essentiellement attribuée à une hausse de 6% des prêts au secteur non financier (816,29 milliards de DH), portée donc par les crédits aux entreprises privées, alors  que les prêts aux ménages ( y compris les institutions sans but lucratif au service des ménages) n’ont augmenté que de 2,3% à 348,68 milliards de DH.  Entre entreprises et ménages, le crédit bancaire au secteur non financier privé s’est ainsi amélioré de 5,8% à 739,61 milliards de DH.

Pour ce qui est du secteur public, le crédit bancaire s’est renforcé de 7,6%, à 76,67 milliards de DH. Cette évolution reflète une hausse de 6% des crédits alloués aux entreprises publiques à 53,85 milliards de DH. Pour les administrations locales, les prêts ont bondi de 11,7% à 22,82 milliards.

Par objet économique, l’évolution du crédit au secteur non financier est portée notamment par une croissance de 11,8 % des facilités de trésorerie.  Globalement, les comptes débiteurs et crédits de trésorerie sont en hausse de 12,7% atteignant un encours de 210,49 milliards de DH à fin juillet. Les crédits à l’équipement affichent, eux, une hausse de 4,3% à 185,03milliards de DH.

Pour ce qui est de l’immobilier, les crédits ont augmenté de 1,8% à 278,35 milliards de DH, suite à une hausse de 2,1% des crédits à l’habitat (216,07 milliards de DH) et une amélioration de 1,2% des crédits aux promoteurs immobiliers (60,07 milliards).  L’engouement pour le financement participatif à l’habitat se poursuit, avec cette fois une hausse de 44,7% à 9,23 milliards. S’agissant des crédits à la consommation, ils accusent une baisse de 1,8% à 55,06 milliards de DH.

Selon la dernière réunion du Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques, en dépit d’un ralentissement manifeste de l’activité prévue en 2020, l’évolution du crédit au secteur non financier resterait positive cette année, avec une croissance de 1,9% en 2020 et de 2,6% en 2021, à la faveur des différentes actions d’appui à la relance économique et aux mesures d’assouplissement de la banque centrale. A cet effet, au plan de la politique monétaire, Bank Al-Maghrib a particulièrement procédé à deux réductions du taux directeur de 2,25% à 2% en mars puis à 1,50% en juin 2020 et à la libération intégrale du compte de réserve au profit des banques. Dans le même sens, elle a activé l’ensemble des instruments de refinancement disponibles en dirhams et en devises et a étendu la liste des actifs admis en contrepartie des refinancements accordés aux banques. Concomitamment, elle a renforcé son programme de refinancement spécifique au profit de la TPME, en y intégrant, en sus des crédits d’investissement, les crédits de trésorerie et en augmentant la fréquence des opérations de refinancement. Au plan prudentiel et afin d’augmenter davantage la capacité des banques de financer l’économie, Bank Al-Maghrib a allégé temporairement certaines exigences en vigueur.

A souligner enfin que les créances en souffrance des banques ont atteint un encours de 77,15 milliards de DH fin juillet dernier, soit une hausse de 14,2%, en glissement annuel, et de 10,3% par rapport à fin décembre 2019. Les créances en souffrance des sociétés non financières privées atteignent 43,66 milliards de DH, en augmentation de 12,2% en glissement annuel. Celles des ménages s’élèvent à 32,76 milliards de DH, en progression de 17,1% par rapport à fin juillet 2019.