Les femmes entrepreneurs restent généralement bloquées au bas de la chaîne de valeur, tandis que leurs homologues masculins font plus de profits en haut de cette chaîne. L’Organisation internationale du Travail (OIT) a mis au point un modèle en cinq étapes pour aider les femmes à surmonter ce clivage entre les sexes dans l’entrepreneuriat.
Selon Charleine Mbuyi-Lusamba, responsable technique de développement de l’entrepreneuriat féminin à l’OIT, ce clivage entre les sexes dans l’entrepreneuriat est présent dans de nombreuses régions du monde : les femmes sont coincées au bas de la chaîne de valeur ou se concentrent dans des secteurs traditionnellement féminins et peu rémunérateurs. Le programme de développement de l’entrepreneuriat féminin (WED) de l’OIT a pour objectif d’aider les femmes à «ajouter de la valeur» aux entreprises qu’elles possèdent mais aussi de les encourager à se lancer dans des secteurs plus lucratifs, souvent de croissance et dominés par les hommes.
Pour cela, l’équipe WED a mis au point un modèle d’amélioration des entreprises en cinq étapes :
- Recenser et évaluer les meilleurs secteurs dans lesquels les femmes peuvent créer et développer leurs entreprises. Parmi ceux-ci figurent les secteurs où les femmes sont déjà très présentes et ceux qui sont traditionnellement dominés par les hommes, dans lesquels on peut encourager les femmes à se lancer.
- Apporter un appui personnalisé aux entreprises, y compris des formations à l’entrepreneuriat, à la gestion de la continuité des activités et aux compétences non techniques, qui répondent aux besoins des femmes et des hommes. En travaillant avec les organisations locales d’aide aux entreprises, nous nous assurons que ces services sont maintenus et restent disponibles même après l’achèvement des projets.
- Aider les femmes d’affaires à accéder aux marchés en travaillant avec le secteur public et le secteur privé pour promouvoir des politiques de recrutement et d’achat qui profitent aux entreprises détenues et dirigées par des femmes et les incluent, et en aidant les femmes entrepreneurs à remporter des appels d’offres, en leur donnant des informations sur le marché et en les aidant à se conformer aux normes et aux exigences.
- Faciliter l’accès au financement en ouvrant aux femmes entrepreneurs différentes possibilités en la matière, dont les institutions financières conventionnelles, mais aussi des mécanismes de financement moins conventionnels, tels que les investisseurs visant un impact social.
- Donner plus de voix aux femmes entrepreneurs et renforcer leur représentation en créant des réseaux de soutien entre pairs et en facilitant leur participation aux principales associations et plateformes. En développant leurs compétences non techniques et en renforçant leurs réseaux, l’objectif est également de donner aux femmes entrepreneurs les moyens d’agir et de les encourager à développer leurs activités et à se lancer avec succès dans des secteurs dominés par les hommes.
A noter que l’OIT a publié ce modèle en cinq étapes à l’occasion de la Journée de l’entrepreneuriat féminin. Célébrée le 19 novembre, cette journée met en avant les réalisations de centaines de milliers de femmes chefs d’entreprise dans le monde. Elle est aussi l’occasion de réfléchir aux problèmes auxquels ces femmes doivent faire face et à la façon dont elles peuvent surmonter le clivage entre les sexes dans l’entrepreneuriat.
Source: Charleine Mbuyi-Lusamba, Responsable technique, Développement de l’entrepreneuriat féminin. Article publié par l’OIT