Les femmes portent le fardeau de la crise
Au cours des 12 derniers mois, la Covid-19 a aggravé les inégalités à travers le monde. Un constat souligné dès février par l’Organisation internationale du travail (OIT), qui a déclaré que les deux milliards de personnes travaillant dans le secteur informel étaient particulièrement exposées.
En mars, l’OIT a fait un suivi avec des projections qui suggéraient que des millions de personnes pourraient être poussées vers le chômage, le sous-emploi ou à la condition extrême de la pauvreté au travail.
« Il ne s’agit plus seulement d’une crise sanitaire mondiale, c’est aussi une crise majeure du marché du travail et économique qui a un impact énorme sur les gens », a déclaré le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder. L’agence onusienne a publié des recommandations sur les moyens d’atténuer les dommages aux moyens de subsistance, qui comprenaient la protection des employés sur le lieu de travail, des programmes de stimulation économique et de l’emploi, et un soutien du revenu et de l’emploi.
En avril, l’ampleur de la souffrance mondiale causée par la Covid-19 est devenue évidente. Un rapport soutenu par l’ONU a montré que la situation s’aggravait, en particulier, pour les femmes. « Les femmes sont les plus touchées par la crise de la Covid-19 car elles risquent davantage de perdre leur source de revenus et d’être moins couvertes par des mesures de protection sociale », souligne d’Achim Steiner. L’Administrateur du Programme l’agence des Nations Unies pour le développement (PNUD), s’exprimait en se référant à des données publiées en septembre.
Ces données ont révélé que le taux de pauvreté des femmes a augmenté de plus de 9%, soit l’équivalent de quelque 47 millions de femmes, ce qui représente un renversement de décennies de progrès pour éradiquer l’extrême pauvreté au cours des dernières décennies.
Pour Phumzile Mlambo-Ngcuka, la Directrice exécutive d’ONU Femmes, l’augmentation de l’extrême pauvreté des femmes est une « mise en accusation flagrante des lacunes profondes » sur les structures de la société et de l’économie.
Néanmoins, Steiner a insisté sur le fait que les outils existent pour améliorer considérablement la vie des femmes, même pendant la crise actuelle. Par exemple, plus de 100 millions de femmes et de filles pourraient sortir de la pauvreté si les gouvernements amélioraient l’accès à l’éducation et à la planification familiale, et veillaient à ce que les salaires soient justes et égaux à ceux des hommes.
Source: ONU Info