Le 29 janvier dernier, l’ONDH a organisé, en partenariat avec l’UNICEF un webinaire pour la présentation des résultats de l’étude sur « La situation des jeunes NEET au Maroc ».

NEET signifie Neither in Employment nor in education or training: Ni en emploi, ni en études ou formation.

Il ressort de cette étude que le Maroc présente un taux relativement élevé de jeunes de 15 à 24 ans qui sont sans emploi, hors du système scolaire et sans formation (NEET).  Selon l’enquête de l’ONDH, sur 6 millions de jeunes de 15 à 24 ans, les jeunes NEET s’élève en 2019 à 28,5% soit 1,7 million de jeunes, tandis que 55% , soit 3,2 millions de jeunes, poursuivent leurs études, effectuent un stage ou suivent une formation professionnelle et 16,1%, soit 1 million, exercent un métier.

 Il ressort globalement de cette étude les conclusions suivantes :

  • Plus de 28% de la jeunesse marocaine sont des NEET ;
  • Sur 1,7 million de NEET, à peine 22% sont en recherche permanente et active d’emploi. » Cette situation traduit les limites des politiques publiques pour permettre une réinsertion dans le système éducatif et de formation et une amélioration généralisée de la sphère productive marocaine qui exclue de fait 75% des NEET « ;
  • Les NEET sont majoritairement féminins et ruraux. Les jeunes femmes représentent 76,4% des NEET dont 36,1% du monde rural.
  • L’analyse quantitative, basée sur l’enquête Panel, a identifié 5 profils de NEET à qui sont : « Femmes au foyer rurales à responsabilité familiale » (54,3% des NEET), « Jeunes citadins découragés » (25%), « NEET en situation de transition » (7,8%), « NEET volontaires par choix » (7,5%), « NEET souffrant de problèmes de santé » (5,1%) 
  • L’afflux de jeunes n’ayant pas achevé leur cycle de formation ou disposant de faibles compétences conduit à un très fort sous-emploi offrant peu de rémunération aux jeunes mais aussi peu d’opportunités d’acquérir des compétences professionnelles requises par les entreprises. Cette situation crée un cercle vicieux macro-économique ;
  • L’analyse des trajectoires des jeunes NEET a permis d’identifier deux facteurs principaux déterminants la situation de ces jeunes. Le premier facteur est le soutien familial, notamment la possibilité des jeunes de disposer d’un soutien économique. Le second facteur est la détention de compétences professionnelles reconnues par les opérateurs économiques soit un diplôme ou une certification. 

Face à ces constats, l’étude a proposé ce qui suit ;

  • De garantir un accompagnement sécurisé du parcours de tous les jeunes ;
  • D’assurer leur intégration politique ;
  • D’assurer leur intégration économique ;
  • D’améliorer l’accès à la formation professionnelle aux jeunes NEET ruraux. 
  • De renforcer la prise en charge de la santé mentale et des troubles de l’apprentissage des jeunes les plus vulnérables.

A noter que pour dresser un profil de ces NEET, l’ONDH s’est associé avec l’UNICEF pour réaliser un diagnostic et une analyse quantitative et qualitative en vue de comprendre les causes de leur émergence, d’analyser l’hétérogénéité des situations et de formuler des propositions pour leur insertion économique et sociale.

L’enquête qualitative a reposé sur 549 entretiens individuels et 83 groupes de paroles avec des jeunes de 15 à 24 ans. Ces investigations ont été enrichies  par des questions complémentaires en vue de mieux cerner les effets du confinement sur les jeunes.

Soulignons par ailleurs que ce webinair a connu la participation du Ministère de la Culture, Jeunesse et Sports, du Directeur régional de l’UNICEF pour MENA, des représentants de départements ministériels et d’institutions nationales, des Agences des Nations Unies et de la coopération internationale au Maroc, des représentants de la société civile et des experts ainsi que des jeunes NEET.