La Banque Mondiale vient de publier le rapport « Les Femmes, l’Entreprise et le Droit 2021 ». Ce document d’une cinquantaine de pages évalue les lois et réglementations dans 8 domaines qui affectent les opportunités économiques des femmes dans 190 pays, couvrant la période de septembre 2019 à octobre 2020. Qu’il s’agisse de la mobilité ou des défis que représentent le travail, la parentalité et la retraite pour les femmes, les données offrent des repères objectifs et mesurables permettant d’évaluer les progrès mondiaux en matière d’égalité entre les sexes. Suite à la survenue de la pandémie, ce rapport examine également les réponses des gouvernements à la crise de la COVID-19 et la manière dont la pandémie a affecté les femmes au travail et à la maison, en mettant l’accent sur la garde des enfants, l’accès à la justice, ainsi que la santé et la sécurité.

Avec un score de de 75,6 sur 100, le Maroc se trouve à la 115 e place au niveau mondial, au-dessous du score global moyen qui se situe à 76,1 sur 100 (supérieur à la moyenne de 75,5 en 2019).  Ce score de 75,6/ 100 du Maroc, indique que l’économie du pays n’accorde aux femmes que les trois quarts des droits reconnus aux hommes dans les domaines mesurés.

Le Maroc fait ainsi mieux que la région MENA

Mais le score moyen au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA) n’est que de 51.5, ce qui signifie qu’une économie typique de la région accorde aux femmes environ la moitié des droits reconnus aux hommes.

Le Maroc fait ainsi mieux que la région MENA. Il se positionne 3e derrière les Emirats Arabes Unis (82,5 points) et l’Arabie Saoudite (80 points).

Selon le rapport, les pays avancent à petits pas vers une plus grande égalité entre les sexes mais, à travers le monde, les femmes sont encore confrontées à des lois et réglementations qui restreignent leur intégration économique. De plus, la pandémie de COVID-19 a engendré de nouveaux défis pour la santé, la sûreté et la sécurité économique des femmes à travers le monde.

Les réformes visant à supprimer les obstacles à l’inclusion économique des femmes ont été lentes dans de nombreuses régions et inégales au sein de celles-ci, d’après l’édition 2021 du rapport Les Femmes, l’Entreprise et le Droit. En moyenne, les femmes ne jouissent que des trois quarts des droits qui sont reconnus aux hommes. Les femmes étaient déjà défavorisées avant la pandémie, et les initiatives gouvernementales visant à atténuer certains des effets de la crise, bien qu’innovantes, ont été limitées dans de nombreux pays, souligne le rapport.

Le Maroc fait pâle figure dans plusieurs domaines

Le Maroc a été bien noté au niveau de 3 indicateurs : Mobilité/Liberté de déplacement des femmes (100/100), l’accès à l’emploi (100/100) et l’entrepreneuriat (100/100), un indice qui analyse les entraves à la création et à la gestion d’entreprise pour les femmes.

En revanche, le Maroc fait pâle figure concernant la rémunération des femmes (50/100), la gestion d’actifs qui examine les différences entre les sexes en matière de propriété et de succession (40/100), les contraintes juridiques liées au mariage des femmes (60/100), les prestations de retraite des femmes (75/100) et la Maternité (80/100 : cet indicateur examine les lois influençant le travail des femmes après avoir eu des enfants).

Pour David Malpass, président du Groupe de la Banque mondiale,  les femmes doivent être pleinement incluses au sein des économies afin d’obtenir de meilleurs résultats en matière de développement . « Malgré les progrès réalisés dans de nombreux pays, dans quelques autres nous avons constaté des reculs troublants…. La pandémie a exacerbé les inégalités existantes qui désavantagent les filles et les femmes, en particulier sous la forme d’obstacles à la scolarisation et au maintien de l’emploi. Les femmes sont également confrontées à une augmentation de la violence domestique ainsi qu’à des défis en matière de santé et de sécurité. Les femmes devraient avoir le même accès au financement et les mêmes droits à l’héritage que les hommes et doivent être au centre de nos efforts visant à favoriser une reprise inclusive et résiliente après la pandémie de COVID-19. » estime David Malpass.

Selon la Banque Mondiale, pour arriver à l’égalité juridique entre les sexes, il faut un effort commun des pouvoirs publics, de la société civile et des organisations internationales, entre autres. Toutefois, les réformes juridiques et réglementaires peuvent servir de catalyseur important pour améliorer la vie des femmes ainsi que celle de leur famille et de leur communauté. De meilleures performances dans les domaines mesurés par le rapport Les Femmes, l’Entreprise et le Droit sont associées à une réduction de l’écart entre les sexes dans les résultats en matière de développement, à une plus grande participation des femmes au marché du travail, à une diminution des emplois précaires et une plus forte représentation des femmes dans les parlements nationaux.