Le patronat tire la sonnette d’alarme sur la solvabilité des entreprises et la sauvegarde de l’emploi. Lors de la réunion de la plateforme CGEM Gouvernement, tenue le vendredi à Rabat, Chakib Alj a souligné que la crise induite par la pandémie Covid-19 a été dévastatrice pour le tissu économique national. Selon le président de la CGEM, pour gérer leur trésorerie et survivre aux conséquences de la baisse voire d’un arrêt total d’activité, les opérateurs économiques, notamment les TPME, ont fait appel à la dette, en attendant une reprise d’activité normale. Or, la reprise effective n’a pas été au rendez-vous et les entreprises se trouvent aujourd’hui surendettées, particulièrement celles opérant dans des secteurs comme le tourisme et son écosystème, les industries culturelles et créatives, la restauration.

« La solvabilité des entreprises est aujourd’hui une problématique cruciale. Notre action doit absolument se concentrer sur les opérateurs nécessitant une restructuration financière, parce qu’il est autant de notre devoir de sauver des entreprises que d’en créer de nouvelles », a indiqué Chakib Alj au Chef du gouvernement.

Pour le patron des patrons, la situation sociale est également un vrai sujet. Le problème de défaillance des entreprises conduit automatiquement à des licenciements. Les derniers chiffres de la CNSS indiquent 420.000 pertes d’emplois.

« À ce sujet, je tiens à rappeler que nos engagements dans le cadre de l’accord social ont été chiffrés et réalisés. Nous sommes en attente que les engagements pris par le gouvernement et les syndicats soient aussi déployés », a indiqué le président de la CGEM.

Ce dernier a, par ailleurs, salué le rôle majeur joué par le CVE, institué sur Hautes Instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, dans l’accompagnement des citoyens et de l’économie marocaine, à travers l’adoption de mesures pertinentes. Pour Chakib Alj, ces actions concrètes et justes ont été entreprises en un temps record et témoignent de la capacité du pays à traiter des sujets avec courage, efficacité et surtout proactivité.

« Et c’est cette dynamique que nous voulons dupliquer dans le cadre de la plateforme CGEM-Gouvernement . En effet, rapprocher le mode de fonctionnement de notre Conseil Conjoint et celui du CVE est nécessaire, en formalisant davantage le rôle de cette plateforme, afin de pouvoir traiter en toute synergie et de manière rapide et effective, les chantiers économiques à moyen terme, déjà connus de tous », a préconisé le président de la CGEM.

Les priorités concernent notamment:

● les facteurs de compétitivité, le foncier, l’énergie, la formation du capital humain, la logistique et le social avec l’amendement du code du travail en l’occurrence;
● l’instauration du e-gov ;
● la commande publique;
● la préférence nationale;
● et l’intégration de l’informel.