Sally Buzbee vient de prendre les règnes de la rédaction du Washington Post, le célèbre quotidien qui a révélé au monde l’affaire du Watergate, qui a fait tomber le président Nixon. C’est la première femme, depuis la fondation du Washington Post en 1877, à la tête de sa rédaction, qui compte 1000 journalistes.
Sally Buzbee est la première personne qu’engage Jeff Bezos, le propriétaire du Washington Post, depuis son acquisition en 2013 pour 250 millions de dollars à la famille Graham, qui en a été propriétaire pendant quatre-vingts ans.
Buzbee a noté que c’était un honneur d’être la première femme à ce poste. « J’ai toujours été consciente, dans ma carrière aussi bien que dans ma vie, que d’autres avaient tracé la route pour moi. J’en suis très reconnaissante (…). Mon sentiment est que, quels que soient les progrès, ce n’est jamais assez. »
Sally Buzbee, 55 ans, a réalisé toute sa carrière depuis ses débuts, en 1988, à l’agence de presse Associated Press (AP). Depuis 2017, elle dirigeait toute la partie «news» d’AP, une agence qui compte 2800 reporters.
L’expérience de Sally Buzbee à l’international a été un facteur important dans son choix, selon Fred Ryan, l’éditeur du Washington Post. Le Post a en effet annoncé son projet d’ouvrir un bureau à Londres et à Séoul, l’année prochaine, afin de permettre au journal d’assurer une couverture de l’actualité 24 heures sur 24.
Le Washington Post, dont le nombre de journalistes est passé de 580 à 1000 depuis son rachat par le fondateur d’Amazon, compte aujourd’hui 3 millions d’abonnés digitaux, le site du Post est lu chaque mois par 88 millions de visiteurs uniques et la diffusion quotidienne payée est de 200.000 exemplaires en semaine et de 300.000 pour l’édition du dimanche.