Pour célébrer l’excellence scientifique au féminin et mettre en lumière d’éminentes chercheuses, parmi les plus inspirantes au monde, la Fondation L’Oréal et l’UNESCO ont organisé le 7 décembre 2021 le Festival Pour les Femmes et la Science. 40 intervenantes venues du monde entier ont participé à des conférences, des interviews et des tables rondes.
Le débat est centré sur deux questions essentielles :
1/ Quel rôle les femmes scientifiques joueront-elles dans la définition de nouveaux agendas de recherche médicale et dans la conception de nouveaux systèmes de santé, capables de résister à des chocs majeurs, tout en donnant accès à des soins pour tous ?
2/ Comment faire en sorte que les chercheuses en sciences, ingénierie et technologie contribuent pleinement à la nouvelle sci-tech et comment s’assurer que ces avancées soient profitables à tous, sans préjugé ni discrimination ?
Les femmes sous-représentées aux plus hauts niveaux dans la recherche
Si des progrès peuvent être constatés, aujourd’hui seulement 33 % des chercheurs dans le monde sont des femmes, selon le dernier rapport de l’UNESCO sur la science[1]. Cette évolution est encore trop lente : des barrières importantes persistent et le plafond de verre reste une réalité dans la recherche. L’accès des femmes aux plus hauts niveaux de responsabilité et de reconnaissance est encore rare. Seuls 2,4 % des brevets en Europe ont été déposés par des femmes uniquement ;[2] En 2019, les femmes ne représentaient encore que 19 % des inventeurs ;[3] Dans l’intelligence artificielle (IA), l’un des domaines de la recherche les plus en pointe, les femmes ne représentent que 22 % des professionnels ;[4]
Aucune femme parmi les lauréats des prix Nobel scientifiques 2021. Depuis la création de ces Prix en 1901, les femmes représentent moins de 4 % des Nobel scientifiques.
Cette situation est le résultat d’obstacles systémiques, de préjugés inconscients, d’autocensure mais aussi de sexisme et de discrimination à toutes les étapes de la carrière des femmes scientifiques.
Une recherche inclusive apporterait des opportunités considérables
On estime que la réduction des écarts entre les sexes dans l’enseignement des STEM entraînerait une augmentation du PIB par habitant de l’UE de 2,2 à 3 % d’ici à 2050.[5]
Le secteur de l’IA se développe rapidement : entre 2015 et 2017, le nombre de travailleurs dans le monde ayant des compétences en IA a augmenté de 190 %.[6]
Dernier exemple, mais non des moindres : les équipes de recherche mixtes sont plus susceptibles de mettre sur le marché des innovations radicales en deux ans, et un grand nombre d’entreprises dirigées par des femmes affichent des résultats trois fois supérieurs à ceux des entreprises dirigées par des hommes.[7]
Le programme L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes dans la Science : un engagement de longue date
Convaincues que le monde a besoin de science et que la science a besoin des femmes, la Fondation L’Oréal et l’UNESCO sont engagées depuis plus de 20 ans à promouvoir les femmes scientifiques, pour les rendre plus visibles, faire connaître leur talent et inspirer des vocations parmi les jeunes générations.
Chaque année, la Fondation L’Oréal et l’UNESCO célèbrent l’excellence scientifique de cinq éminentes chercheuses, chacune issue d’une grande région du monde, et soutient plus de 250 jeunes femmes scientifiques partout dans le monde.
Depuis la création du programme Pour les Femmes et la Science en 1998, 122 lauréates et plus de 3 800 jeunes scientifiques talentueuses, doctorantes et post-doctorantes, ont été accompagnées et honorées dans plus de 110 pays et régions du monde.