Le Collectif pour une législation égalitaire (CLE), constitué d’une dizaine d’associations « émergentes », plaide pour l’égalité des genres à travers une campagne nationale inspirée intitulée #BghathaLwa9t, soutenu par ONU femmes. Huit femmes marocaines, célèbres et inspirantes, prennent la parole dans une série de capsules pour exiger des réformes aujourd’hui nécessaires et vitales : les réformes du code de la famille et du code pénal.

Samia Akariou, Nora Skali, Loubna El Jaouhari, Bouchra Hraich, Fatim-Zahra Qanboua, Saadia Ladib, Sofia Belkamel et Faty El Jaouhari, d’un ton solennel, disent : «Bghatha Lwa9t, changeons les lois.» Ces huit femmes marocaines ont accepté d’être les voix des sans-voix dans la campagne nationale lancée par le Collectif pour une Législation Égalitaire (CLE), soutenu par ONU Femmes, pour une justice de genre égalitaire au Maroc.

« Nous en avions assez de parler sans être entendues, sans être reconnues, nous en avions assez de revendiquer l’égalité, davantage de justice et de vivre ensemble dans un pays où les lois nous protègent au lieu de nous mettre constamment en danger. Nous en avions assez de ne pas être soutenues. Alors, nous leur avons demandé de parler à notre place, de porter haut et fort nos voix et notre combat, ce combat qui est aussi le leur, le vôtre, à toutes et à tous, le combat pour l’égalité, la justice, pour un Maroc où citoyennes et citoyens sont enfin égaux. Elles ont accepté », a expliqué Sonia Terrab (Studio l’Klaam), réalisatrice et productrice de la campagne #BghathaLwa9t.

A travers une présence médiatique importante, un morceau de rap écrit et interprété par la jeune Frizzy et produit par Hadès, et une série de capsules émouvantes, #BghathaLwa9t a pour objectif de sensibiliser à la nécessité de réformer le code de la famille et le code pénal, et de contribuer au grand chantier de réforme annoncé dans le discours royal du 30 juillet dernier.

Eliminer toutes formes de Discriminations à l’égard des Femmes

Ce rapport se veut un outil de plaidoyer pour des lois et des pratiques égalitaires. Nous le mettons à la disposition des associations féministes, des défenseur-e-s des droits de l’homme et de la société civile, ainsi que des partis politiques pour être un outil d’inspiration et d’accompagnement des initiatives législatives, qu’elles émanent des parlementaires ou des responsables de l’exécutif.

Concernant le volet des conventions constitutionnelles, le collectif a recommandé de ratifier la Convention de l’OIT n° 189 concernant le travail décent pour les travailleuses et les travailleurs domestiques de 2011, ainsi que celles des travailleurs ayant des responsabilités familiales de 1981.

Il a également proposé de ratifier la Convention 190 de l’OIT portant sur la violence dans le travail et lever les réserves restantes (liberté de circuler) et les déclarations interprétatives.

S’agissant des textes juridiques, le collectif a proposé plusieurs recommandations, notamment :

  • La révision des dispositions du code relatives à la représentation légale (tutelle) de l’enfant dans le sens d’une parfaite égalité des droits entre le père et la mère et d’une pleine autorité parentale partagée,
  • L’abrogation de la mention de perte de garde de l’enfant pour la mère en cas de remariage et considérer uniquement l’intérêt supérieur de l’enfant,
  • Application effective des dispositions de la constitution et des engagements internationaux du pays en la matière particulièrement la convention des droits de l’enfant (CIDE) qui interdit le mariage des mineurs.
  • Abrogation pure et simple des articles 20 et 21 du code de la famille.
  • Abrogation l’article 490 qui incrimine les relations sexuelles hors mariage entre adultes consentants.

Le Collectif, au-delà des débats sur la nécessaire réforme de la Moudawana, estime que la lutte contre les discriminations et l’inégalité entre hommes et femmes est au cœur de la lutte pour la démocratie.