Dans une initiative novatrice visant à propulser l’Afrique vers un avenir technologique plus inclusif, l’UNESCO, le Mouvement AI et la Fondation OCP ont uni leurs forces pour soutenir 15 femmes entrepreneures exceptionnelles dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA). Ces visionnaires, sélectionnées parmi un groupe de 80 participantes issues de 28 pays africains, recevront des subventions allant de 10 000 à 30 000 USD pour concrétiser leurs projets révolutionnaires.
Cette formation de trois mois comprenait un volet en ligne suivi d’un camp d’été à Rabat, au Maroc. L’objectif était de créer un réseau continental de femmes dans l’IA, facilitant ainsi le dialogue et l’échange continus.
Parmi les lauréates, on trouve des projets aussi innovants que variés. Jihane Ouhejjou du Maroc a développé MAEIA, un système de gestion des pertes d’eau par l’IA. En Tanzanie, Nguse Geofrey Ngulumbi travaille sur TokomezaPPR, un projet visant à éliminer la peste des petits ruminants chez le bétail, tandis que sa compatriote Cesilia Mambile a conçu FirePredict, un système de prévention des incendies de forêt. Au Burkina Faso, Ramatou Konate a créé une cellule solaire pour la conservation des bulbes d’oignons.
Ces entrepreneures ont été choisies pour leur capacité à répondre efficacement aux principaux défis du développement en Afrique, notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’agriculture, des processus organisationnels et de la sécurité.
Cette initiative vise à combler l’écart significatif entre les sexes dans le domaine de l’IA. Actuellement, les femmes ne représentent que 20% des employés techniques dans les entreprises d’IA, 12% des chercheurs en IA et 6% des développeurs de logiciels professionnels au niveau mondial. En Afrique, la situation est encore plus préoccupante, avec seulement 32% des femmes utilisant Internet contre 42% des hommes, et une femme sur six choisissant d’étudier les STEM au niveau universitaire en Afrique subsaharienne.
Le projet « African Women in Tech and AI » s’étend sur trois ans et ambitionne de former un total de 150 femmes des cinq régions d’Afrique. À ce jour, 114 femmes ont déjà bénéficié de cette formation, et 36 autres devraient suivre en 2025. Le programme de formation est complet, couvrant des domaines tels que la science des données, la programmation, l’apprentissage profond, l’éthique de l’IA et le leadership.
Cette initiative s’inscrit dans la vision plus large de l’UNESCO pour promouvoir l’égalité des genres et le développement technologique en Afrique. Elle fait écho à la Recommandation sur l’éthique de l’intelligence artificielle adoptée par l’UNESCO en 2021, soulignant l’importance de l’inclusion et de la diversité dans le domaine de l’IA.
En donnant aux femmes africaines les moyens de participer activement au développement et à l’application de l’IA, l’UNESCO espère non seulement réduire les inégalités de genre, mais aussi stimuler l’innovation et le développement durable sur le continent africain.
Source : UNESCO