Par Yasmine BENAMOUR

J’ai beau tourner les choses dans tous les sens, de mes 23 ans d’expérience dans le monde de l’entreprise, je constate que ce qui finalement touche le plus les gens et rend l’acte managérial plus facile – ou moins difficile -, c’est l’équité et la transparence. Et cela vaut pour tous types de personnes, les optimistes, les pessimistes, les gentils, les moins gentils, les confiants, les méfiants, les honnêtes, les filous…

Le monde où nous vivons aujourd’hui est témoin d’un grand besoin de justice sociale et les entreprises ne peuvent rester à l’écart de ce mouvement. La notion d’équité signifie que l’employeur doit faire tout son possible pour accorder la même valeur, les mêmes avantages et les mêmes opportunités à l’ensemble des collaborateurs dont la contribution est similaire. L’herbe n’est pas forcément toujours plus verte ailleurs mais il n’empêche qu’on y jette volontiers un coup d’œil, c’est humain !

Dans le monde de l’entreprise, cette recherche d’équité a toujours été une priorité pour moi, pour ne pas dire une obsession. Pas facile d’y arriver au vu de l’historique et des nombreuses contraintes auxquelles peut faire face une organisation, mais le fait même de faire savoir ouvertement que vous êtes en recherche permanente d’impartialité, de façon honnête et bienveillante, rassure et engage les collaborateurs.

Et pour se montrer sur cette voie de l’équité, la transparence est de mise. Aussi, tenter au possible d’être équitable, est-ce également être capable d’expliquer rationnellement, droit dans ses bottes, sans crainte et haut et fort, vos choix, votre point de départ, votre vision d’arrivée, vos décisions si difficiles soient elles. C’est tenter de minimiser le « catimini ». En somme, cela facilite la communication et la prise de décision car celles-ci sont rendues les plus objectives possible, imparables… La conscience est tranquille et même ceux pour qui ladite décision est défavorable finissent par la comprendre, l’accepter, la digérer car elle est tout simplement claire, juste ou du moins bien justifiée au vu des circonstances existantes.

La transparence sert ainsi la cause de l’équité mais pas que. Être transparent, c’est également partager avec ses collègues ce qui va et ce qui ne va pas, le pourquoi de certaines décisions stratégiques ; c’est prouver en tant que dirigeant que l’on assume ses responsabilités ; c’est tout simplement être vrai et, par là-même, nourrir les piliers de l’épanouissement, du bien-être professionnel et donc de la santé de l’entreprise. Et non, transparence ne rime pas du tout avec naïveté. Elle rime plutôt avec tranquillité d’esprit, authenticité et efficience.

Bien évidemment, comme pour tout, trop de transparence tue la transparence et toute vérité n’est pas toujours bonne à dire. Une fois de plus, chacun s’en remettra à son bon jugement, au bon moment…

Yasmine BENAMOUR : Docteure en sciences de gestion, Secrétaire Générale du Groupe Pharma 5